jeudi 30 avril 2015

ouvres les yeux au monde.


Voici plus d'un mois que je n'ai pas écrit sur mon blog, et pour cause, je ne vois pas le temps passer, il défile comme se glisse le sable entre mes doigts.


 J'ai aussi commencé grâce à l'idée d'un ami à écrire plus en profondeur mes sentiments et les sensations de ce nouveau monde, dans un livre. Mes articles ne suffisent pas à comprendre cette merveilleuse aventure. Mon rêve éveillé est plus beau chaque jour même si certains moments on été difficile.

Dans toute bonne histoire il y a une intrigue, des difficultés, dans la mienne il en est de même. Ce voyage me permet de me retrouver. De retrouver celle que je suis et celle qui avait disparue dans le quotidien de ma vie européenne.  Chaque jour j'inspire une si grande bouffé de cet air pur que mes poumons pourraient éclater. Je suis moi même. Souriante et heureuse.






Aujourd'hui je comprends que le choix de partir faire ce volontariat n'était pas seulement dans le but de découvrir une nouvelle culture, mais avant tout pour me retrouver moi même et pour redécouvrir ma propre culture. Pour arriver à cette conclusion il m'a fallut du temps. Le temps d'apprendre à voir, à sentir et à comprendre ce qui m'entoure. A comprendre cette fille qui se blottie au creux de mes bras pour toucher chaque jour mes cheveux, cette autre petite qui vient me dire bonjour en serrant ces bras autour de ma taille et fermant les yeux quotidiennement. De ce jeune qui reste en retrait au fond de la classe et qui m'écrit sur sa copie "j'ai honte de parler français. Ce n'ai pas que je veux pas, je ne peux pas." Et de ces jugements sur ma couleur de peau, sur mes choix, qui m'ont blessé mais qui m'ont aussi fait comprendre l'importance de la différence. Aujourd'hui j'ai grandi et j'aime de plus en plus la femme que je vois dans le miroir. Ces richesses qu'on m'a tendu, sont inestimables.



Mais j'ai aussi compris que ma tentative de don de ma personne, mon temps et mes capacités ne sont pas vaines. J'ai assisté à la remise des diplômes des sections coiffures et pâtisseries, elles étaient somptueuse et j’étais tellement fière d'elles.



Elles ont fait un discours en français spécialement pour l'événement. Leurs yeux pétillaient, leurs mains tremblaient mais elles étaient merveilleuses, pleines de grâce. Quand la major de la promotion coiffure a plongé son regard dans le mien et m'a remercié avec une sincérité perçante devant toute cette foule, je me suis senti submergée de joie. Des têtes se sont tournés et des regards se sont posés sur moi. Il y a aussi des applaudissements mais mes oreilles sifflaient. Je ne pensais pas mériter des remerciements et encore moins ce petit cadeau qu'on venait de déposer dans mes mains moites. Mon corps est devenu comme un nuage de coton, des fourmis engourdissaient mes membres. Pour la première fois de ma vie lors de mon discours improvisé je suis rester muette, incapable d'exprimer ma gratitude, face à cette beauté nature et à ces mots, ce cadeau. Pendant la suite de la cérémonie et du cocktail, mes yeux ne demandaient qu'à pleurer cette joie mais les filles me voulaient en photo, voulaient me présenter leurs parents. C'était merveilleux.





Aux foyer après une absence de deux jours les filles m'ont sauté dessus voulant chacune que je les serre dans mes bras. Je suis sans mots. Je veux arrêter le temps, mes yeux se sont enfin ouvert au monde et je ne veux plus qu'il ne se ferment.








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