Quand on est en présences enfants heureux, qui laissent
s’exprimer la joie qui est en eux dans chaque mouvement qu’ils font, on ne peut
s’empêcher d’admirer la scène. Tout simplement parce que les enfants incarnent
l’innocence et on ne peut que devenir totalement gaga en les voyant. Leurs
petites mains si délicates leurs pieds faits pour courir vers le bonheur et la
légèreté de leurs sourires les illuminent et les rendent magnifiques. Je fais
avec les filles du foyer des cours de soutien de français et d’anglais et je
suis présente pour elle les soirs de la semaine, le mercredi et le samedi. Et à
chaque fois je suis émerveillée de voir parmi les 6èmes tous leurs petits
doigts se lever d’un coup, les filles presque debout sur leurs chaises et un
sourire jusqu’aux oreilles quand je leur pose une question. Et je succombe absolument à chaque fois
qu’elles me disent « on fait un jeu ? » ou « On prend des photos ? » C’est
magique !!!!
C’est ce que j’appelle la beauté à l’état pur !
Pourtant à l’abri des regards, au même moment se passe
quelque chose d’encore plus magique. Je me suis attardée un instant sur ces
personnes qui regardent sans se montrer et j’ai compris pourquoi ces filles
étaient heureuses. A l’arrière-plan de cette magnifique scène se cachent des
petites fées. Elles veillent sur ces enfants. Qui sont-elles ? Des éducatrices
salésiennes. Autrement dit des sœurs, des éducatrices et des futures
religieuses. Dans leur regard on lit de la fierté et de la confiance. Par leur
simple présence on sent la sécurité des enfants. Alors j’ai appris à les
connaître en vivant avec elles. D’abord à Lille puis ici, à Madagascar.
Maintenant, je vois le foyer comme une énorme famille. Dont
les sœurs et les éducatrices sont les mamans et les filles les enfants. Elles
les aiment, croient en elles et c’est ça qui rend ces fillettes heureuses. Dès
le début de mon séjour on m’a accueilli dans cette famille et aujourd’hui j’ai
réellement l’impression d’en faire partie et je considère moi aussi, ces 55
petites filles comme mes propres filles. Leurs vies, aussi difficiles qu’elles
soient sont parsemées de petits papillons grâce à la vie du foyer. Elles
s’envolent jouent, chantent et rêvent. Mais cette beauté ne s’arrête pas là. Ce
qu’elles apprennent dans ce foyer c’est devenir des femmes fortes,
intelligentes et responsables. Il règne dans cette famille une magnifique
solidarité, ces filles se considèrent comme des sœurs, elles veillent les unes
sur les autres sous l’œil attentif et maternel des éducatrices. Je l’ai vu et
compris en assistant à une des réunions quotidiennes qu’elles font. Sans
éducatrice, ces jeunes filles se réunissent et discutent de ce qui s’est bien
ou mal passé pendant la journée, la semaine. J’ai été frappé par leur maturité,
au calme et à l’écoute dont elles font toute preuve, même les plus petites !
Ces filles sont faites pour réussir et aller loin.
La doyenne de la communauté m’a raconté une petite histoire
à ce sujet : Il y a longtemps une de ces petites filles était tout le temps
toute seule, elle ne jouait pas avec les autres et était très timide. Les
éducatrices toujours attentive et bienveillante restaient près d’elle comme de
toutes les autres. Puis un jour cette
même petite fille a dit : « Moi je sais pourquoi je suis ici, je suis là pour
étudier ! » et depuis ce jour cette petite fille s’est mis à étudier en
montrant l’exemple aux autres. Aujourd’hui Larissa est en 1ère et l’une des
meilleures de sa classe.
Cette évolution c’est grâce à cette famille soudée ou chacun s’encourage. Alors merci à vous toutes de m’avoir accueilli dans cette famille et de partager avec moi votre amour. Merci d’être qui vous êtes.
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